Mon vieux port, Fleur de Mer

René Le Cam

    MON VIEUX PORT, FLEUR DE MER


                                     A fleur de peau, à fleur de mer...

« Amoureux de son vieux port, où il vit le jour, l'ami René Le Cam, avec tout son cœur et son âme de poète, nous livre, aujourd'hui, son témoignage sur la vie locale durant l'occupation et celle de l'après-guerre dans le monde des marins pêcheurs : Rue des Banches, Rue Clémenceau, Place du Centre, Rue de la Fontaine et venelles diverses, voisines de la Chapelle Sainte Anne...


Les grèves, le Port-es-Leu, les plages et l'Ile de la Comtesse, les roches de la Brèche, de l'Aiguillette, du Gourvelot, du tertre Denis n'avaient pas de secrets pour René dans son jeune âge, pas plus que les jardins aisés du secteur bien pourvus en fruits succulents et divers ...


Les parties de cartes aluettes, les récits des voyages lointains de la marine à voile, les histoires drôles, salées parfois comme la morue de Terre Neuve et d'Islande, meublaient les longues soirées d'hiver au port et ailleurs, avant que la télévision ne vienne perturber l'intimité familiale !

De tout cela on garde souvenance !...


Alors !... Comment refuser  à René un petit mot de présentation de son travail, quand on a vécu soi-même la vie des personnages pittoresques, sympathiques et attachants qu'il ressuscite ?...


Comment ne pas songer aux parents de René, à leur bon cœur, à leur affabilité dans le bonheur comme dans les mauvais jours ?


Un souvenir personnel, si vous permettez !....

Au lendemain des cinq années de grandes vacances au bord de l'Elbe, lors d'une rencontre fortuite au Port, René Le Cam, le Père, et Maria, la maman, me proposèrent de les accompagner à l'Ile Harbour avec la petite famille...


Bien que n'ayant pas tellement le pied marin, j'embarquai avec plaisir...

René, junior, était encore un tout jeune garçon très déluré. A bord, du coin de l'œil, il observait l'intrus et se demandait comment son père avait eu l'idée saugrenue et l'imprudence maléfique d'inviter un biffin dans son canot...

Bref, on vogue dans les embruns, on bavarde, on raconte aussi les nouvelles du jour, on croise des copains qu'on salue joyeusement...


Mais le biffin, gêné, songe que dans la précipitation de l'embarquement il n'avait pas prévu le paquetage, ni sac, ni bidon, ni musette..., ni boîte de singe. Pas de fusil, non plus...


Maria, elle, n'avait pas oublié les munitions. Vers midi, au débarquement, dans les parages de la Table à Yvonne, la maman s'empara du panier d'osier tressé par le grand' père Albert et en sortit un pain de six livres enveloppé dans un linge aux odeurs de lavande... Puis le beurre et tout ce qui convient pour une escapade au grand air... sans omettre le cidre de la Mère Gauffeny !...


Le biffin se souvient toujours de la scène et du sens inné de l'hospitalité de la maman Maria, « objet de la vénération de sa petite tribu », comme l'écrit René avec émotion dans les pages qui vont suivre...


Eh ! bien, amis lecteurs, faites bon accueil à ces pages pleines de sel...Lisez-les, relisez-les, faites les lire ! Vous rirez de bon cœur. Mais vous percevrez aussi, sous des écorces rugueuses parfois, les sentiments profonds, la bonté d'âme, l'humanité non seulement de René et des siens, mais aussi de ses héros, taillés dans le même bois dur de chez nous !


Chacun pourra imaginer aussi la vie difficultueuse, mais rarement triste d'autrefois dans les chaumières du port comme dans celle de nos villages !...


Merci René !... »

 

François HERY

Maire Honoraire

                                                                   Chevalier de la Légion d'Honneur

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